Le Département vote une motion contre les réintroductions
Réunis en session, les élus du Département des Hautes-Pyrénées ont voté une motion contre les réintroductions d’ours voulues par le Gouvernement.

Dans leur majorité, les élus du Département des Hautes-Pyrénées disent « non » à l’ours. OU en tout cas aux nouvelles réintroductions d’ours dans les Pyrénées, comme le souhaite le Gouvernement. « J’ai l’impression de revenir dix ans en arrière. L’introduction de ces ours à l’époque a été analysée par l’Assemblée Nationale. Elle coûte trois millions d’euros par réintroduction », souligne Chantal Robin-Rodrigo, élue PRG et ancienne députée des Hautes-Pyrénées.
Mais plus que le coût, ce sont les conséquences sur la vie pastorale qui est montrée du doigt par les élus bigourdans. Et « l’absence totale de concertation avec les acteurs locaux, qu’il s’agisse des habitants des vallées, des agriculteurs ou des élus », note le texte de la motion. Pourtant, le Préfet des Pyrénées-Atlantiques a été chargé de nouer le dialogue avec les acteurs locaux, tandis que le Ministre Nicolas Hulot devait recevoir les députés des deux déprtements concernés. « J’ai lu que seuls les députés En Marche ont été invités à un rendez-vous par M. Hulot. Il se devait d’entendre tout le monde. Jeanine Digué [députée PRG], Maryse Carrère, Viviane Artigalas [députées PRG et PS] et le groupe Radicaux se prononcent contre cette réintroduction », ajoute la vice-présidente du Département des Hautes-Pyrénées, Chantal Robin-Rodrigo.
La motion souligne les dégâts déjà occasionnés par les ours déjà réinstallés dans les Pyrénées, alors que le pastoralisme représente 100 000 bovins, 570 000 ovins et 14 000 équins au sein de 6 000 exploitations pastorales.
« Il y a encore un esprit anti-ours chez certains. Il y a une opposition de principe, une peur ancestrale. Je suis opposé à l’opposition, mais pas à une concentration », explique Frédéric Laval, conseiller départemental du groupe La République en Marche. Mais il n’est pas facile d’être membre de ce jeune groupe (créé en début d’année), et être d’accord quand il s’agit de confronter les volontés nationales et la réalité locale. Car dans le même groupe, Jacques Brune se déclare « pour la motion » qui rejette le plan ours et la réintroduction.
« Ces animaux, on les a aux portes du village. Ça ne rassure pas toujours de se retrouver nez à nez avec ces animaux lors d’une balade », conclut Michel Pélieu, élu des vallées d’Aure et du Louron et président du Département.
A défaut d’avoir été reçu dans les phases de concertation, les élus des Hautes-Pyrénées ont cherché à se faire entendre dans un dossier sensible. Dans l’assemblée, cinq élus se sont abstenus, trois ont voté contre et 26 ont voté la motion.
Pyrénéesinfo Tarbes, Eric BENTAHAR.