Populaires, les Halles de Pau ?
Le début du conseil municipal de Pau, ce lundi soir, a été marqué par un débat sur le commerce de proximité et les Halles de Pau. Avec des visions (forcément) différentes…
Début de conseil municipal agité, ce lundi soir, à l’Hôtel de Ville de Pau. Lors de l’évocation de la chronique paloise, le maire de Pau, François Bayrou, est revenu sur les grands sujets qui ont marqué la cité royale ces dernières semaines. Ecole de l’hippodrome, nouvelle halle et dynamisme du commerce faisaient partis des sujets évoqués. Mais, bien évidemment, l’opposition avait un autre regard.
A commencer par le commerce palois. François Bayrou a proposé un graphique retraçant l’évolution du nombre de commerces dans la ville de Pau ces dernières années. Et d’après les chiffres de la CCI Pau Béarn, 88 commerces (nets) supplémentaires sont venus enrichir les rues paloises. « On a 88 ouvertures de plus que de fermeture sur le premier semestre de l’année [contre -53 en 2014 et 2015, NDLR]. Ce sont des indices de dynamisme de la ville », explique François Bayrou.
« Je conteste ces chiffres. Pour les rues principales, on était à 16,5 % en novembre 2017. Il y a 18,8% de vacances commerciales en ce moment. Il suffit de se promener en ville pour voir qu’il y a quelque chose qui ne va pas à Pau. Si on rajoute les rues secondaires, c’est 20% », explique Olivier Dartigolles, le conseiller municipal PCF. « Depuis 2015, les auto-entrepreneurs sont obligés de s’inscrire. Depuis le début de l’année, il y a eu 70 livreurs à vélo inscrits », ajoute l’élu, rappelant leurs conditions difficiles.
« Selon les spécialistes, au-delà de 10-11%, on est dans une situation préoccupante. Et vous avez accepté 44 000 m2 de surfaces commerciales en CDAC depuis 2014. C’est de l’anti-stratégie pour le centre-ville », note Jérôme Marbot, l’élu PS.
Un conseiller socialiste qui montera aussi au créneau concernant les Halles de Pau, nouvelle version. « On n’a pas besoin de halles froides, bien rangées avec des produits très chers. On a besoin de halles qui favorisent la mixité. Mais je souhaite que dans l’installation des commerçants à venir, vous preniez soin de conserver l’esprit historique des Halles. »
Un avis que goûte peu le maire de Pau. « Il y a des étals qui offrent des prix plus bas qu’en supermarché, et d’autres avec des consommation de plus haut niveau. Nous voulons toutes les classes sociales sans exception », explique François Bayrou. L’occasion pour le premier magistrat palois de souligner les (très) bons chiffres de fréquentation des Halles de Pau pour ces premiers jours. « Durant les six premiers jours d’ouverture, nous avons eu 55 000 clients, contre 22 500 l’an dernier à la même époque. Nous avons fait doubler la fréquentation de nos Halles. Ce qui prouve que cet équipement était souhaitable et nécessaire », commente François Bayrou. Un succès confirmé par la fréquentation de dimanche dernier, avec ses 7 500 clients présents durant la matinée. « C’est une satisfaction de notre ville. Ça la met au niveau d’une capitale, d’une ville attractive. »
Une nouvelle vie pour les Halles de Pau qui ont eu un effet sur tout le quartier. « Tous les commerces autour ont entamé une rénovation. Et pour moi, la rue de la République doit être piétonne. Au moins temps que le marché est ouvert ».
« Il y a un effet d’ouverture, il faudra voir dans la durée. Mais s’il y avait du monde dimanche, ce n’est pas « populaire » », ajoute Olivier Dartigolles.
Une preuve que l’économie locale et le commerce de proximité reste un débat vital pour les centres-villes des communes moyennes et intermédiaires. Il sera d’ailleurs au cœur du prochain colloque organisé à Pau dans le cadre des Rendez-vous de l’Urbanisme.
Pyrénéesinfo Pau, Eric BENTAHAR.